Curieuse, je n’ai donc pu m’empêcher de jeter un coup d’oeil à son journal d’écriture. Quelle surprise et quel plaisir ce fut pour moi de constater la qualité des rétroactions descriptives que son enseignante lui donne!
Titulaire de cette classe de 6e année, elle enseigne à la fois le français et l’anglais. Les élèves ont un journal d’écriture dans lequel ils écrivent parfois en français, parfois en anglais. Je dois avouer que je me suis exclamée tout fort : « Quelle idée de génie! » Depuis le début de l’année scolaire, cette enseignante travaille avec ces élèves à enrichir leurs productions écrites en utilisant un langage plus descriptif, tant lorsqu’ils écrivent en français que lorsqu’ils écrivent en anglais : des verbes qui parlent, des comparaisons, des choix de mots qui éveillent les sens (sensory language).
Depuis le début septembre, régulièrement, mon fils a écrit quelques phrases, un court paragraphe, un court texte dans son journal d’écriture. À chaque fois, j’ai remarqué que le résultat d’apprentissage était précis et clairement communiqué. Par exemple, utilise des mots qui éveillent les sens (sensory language). Chaque fois, des exemples ont été donnés. À la suite de mon questionnement, mon fils me disait que souvent les élèves travaillent en petits groupes ou en dyade pour retravailler des phrases, créer des exemples. Chaque fois, mon fils a eu la chance de s’exercer seul. Chaque fois, l’enseignante lui a laissé une rétroaction descriptive. Bon choix de mots ici, je ressens bien… Peut-être qu’ici tu pourrais changer ce mot pour un mot qui éveille le sens de l’odorat… Ce mot pourrait être remplacé par un mot encore plus descriptif : consulte la liste de mots descriptifs que tu as dans ton cartable, peux-tu trouver un mot qui éveillent encore plus nos sens? Chaque fois, il a le temps de revenir sur ce qu’il a écrit à la suite de la rétroaction de son enseignante.
Selon ce que j’ai pu voir dans le journal d’écriture et mes conversations avec mon fils, c’est un cycle qui se continue perpétuellement. L’enseignante alterne les résultats d’apprentissage pour travailler différents éléments qui reviennent régulièrement afin d’améliorer la production écrite des élèves. J’ai été très impressionnée par la qualité des productions écrites de mon fils. De mon oeil de pédagogue, il n’y a aucun doute que la qualité de ces écrits et ces progrès en écriture sont attribués à ce que je vais appeler : le processus de rétroaction descriptive détaillée!
Pourquoi dis-je processus? Ce n’est pas seulement parce que l’enseignante a donné une rétroaction descriptive détaillée qui fait que mon fils est un meilleur écrivain. C’est le fait qu’elle a toujours un résultat d’apprentissage précis qui est clairement communiqué à mon fils. C’est le fait que c’est un exercice fréquent et continu, pas seulement quelque chose qu’il a fait une fois. C’est le fait qu’elle lui donne le temps de revenir sur le travail déjà fait, de réfléchir à comment il pourra améliorer ses écrits en lui fournissant des pistes concrètes. C’est le fait qu’elle lui fournit des outils, des référentiels qu’il peut consulter lors de ses écrits futurs. C’est le fait qu’il sait qu’il recevra une autre rétroaction descriptive détaillée qui l’aidera à progresser encore davantage. (Anecdote : Hier, alors que je signais un de ces derniers exercices d’écriture, tout bonnement, mon fils m’a dit : « Ah, maman, il va vraiment falloir que je travaille mes mots de liaison quand je vais écrire! » Peux-tu deviner quelles étaient les dernières rétroactions descriptives que mon fils a reçues?!)
Selon le dictionnaire Larousse en ligne, processus vient du « latin processus, de procedere, progresser. » Mon fils progresse. Et pour moi, sans aucun doute grâce à ce processus de rétroaction descriptive détaillée!
Est-ce que tu vois la puissance du processus de rétroaction descriptive détaillée chez tes élèves?