Quelqu’un m’avait averti que je serais un peu dépaysée lorsque j’arriverais à Iqaluit. Peut-être parce que j’avais fait ma recherche, peut-être parce que je m’étais préparée à ce dépaysement en essayant de faire des liens avec mes expériences antérieures; mais, dépaysement il n’y a pas trop eu. Honnêtement, c’est le retour qui a été le plus difficile... J’y serais restée un peu plus longtemps!
Le sentiment d’isolation volontaire dans cette oasis hivernal où cohabitent (harmonieusement ou plus ou moins) Inuits, francophones et anglophones procure un sentiment d’une parfois dure, mais paisible simplicité de vie que j’ai beaucoup apprécié. Un multiculturalisme d’une tout autre dimension que celle que je connais… dans le Sud… pour reprendre l’expression nunavoise! Trois cultures, oui. Mais en plus, la diversité du bagage culturel des francophones et des anglophones qui y habitent, tous d’un peu partout au Canada et même d’ailleurs. Une richesse culturelle des plus intrigantes!
Ce que j’en retiens : si jamais l’occasion se présente : n’hésite pas, vas-y!
Mais encore : la force de l’apprentissage communautaire. Dans cet environnement nordique, l’accès à Internet est, disons, moins efficace que ce que je connais! (peut-être mon plus grand dépaysement!) Moi, qui navigue constamment le web pour chercher de l’information et qui promeut l’acquisition de compétences et d’habiletés pour utiliser Internet efficacement afin de s’ouvrir sur le monde, de se connecter, bien, comme nous dirions dans mon chez nous natal: « ça a pris l’bord un peu! » De ce fait, j’ai remarqué que les expériences d’apprentissage semblent donc exploiter (et j’utilise exploiter positivement ici!) les connaissances, les expériences, les talents des membres de la communauté. La richesse de cette communauté est une puissante source d’apprentissage.
Mais Johanne, c’est une petite communauté, tu me diras. En effet! Et, nous avons beaucoup à apprendre de l’authenticité de l’apprentissage qui s’y fait. Grande ou petite communauté, je crois, et depuis longtemps, à l’apprentissage communautaire. L’école étant une extension de l’apprentissage à la maison, dans la communauté; la maison étant une extension de l’apprentissage à l’école, dans la communauté et la communauté unissant cet apprentissage à la maison et à l’école. Je rêve de voir parents, enseignantes et enseignants et membres de la communauté travailler en partenariat continu pour créer une grande communauté éduquant nos jeunes citoyens. Il y a certainement des succès, mais nous sommes loin de ce dont je rêve… particulièrement dans ce rythme de vie « sudien » que je connais! Je continue à rêver… ne dit-on pas qu'il faut un rêve pour commencer?
Un gros bonjour et un grand merci à toutes et à tous à Iqaluit. Un merci spécial à Simon qui a coordonné l’organisation de cette semaine de développement professionnel et à Renée et Mihaela qui m’ont chaleureusement accueillie chez elles et qui se sont improvisées guides touristiques pour quelques jours!